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IV

Peu après le départ de Maurice Deber, Cady quitta elle aussi le Bellevue-Palace.

Elle était redevenue morne, sa distraction d’un instant envolée. L’air vif des Champs-Élysées envahis par la nuit la fit frissonner, ramener son étole devant son visage et son manchon sur sa poitrine.

Pourtant, la buée lumineuse emplissant la grande voie, le quasi-solitude des larges trottoirs la tentèrent. Elle décida de rentrer à pied.

Dans sa pensée lasse, comme endolorie, passaient les silhouettes de Victor, de Jacques, de Deber, et aussi celle, plus lointaine, du beau Paul de Montaux… Combien ils l’excédaient !… Combien elle se sentait étrangère à ces hommes, indifférente à leurs peines, leurs désirs, leurs jalousies, leur égoïsme !… Dans quel isolement, dans quel vide elle était condamnée à vivre !…