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« Une fois, un savant s’approcha d’un sage et lui demanda sa bénédiction.

— Écoute, répondit le sage. Un pèlerin avait erré longtemps dans le désert. Il souffrait de la faim, de la soif et de la fatigue. Un jour, il aperçut un arbre qui portait de gros fruits bien mûrs. Sous l’arbre jasait un ruisseau limpide ; la fraîcheur était délicieuse. Le pèlerin, harassé, assouvit sa faim en mangeant de ces fruits, étancha sa soif en buvant de l’eau, et se délassa à l’ombre de l’arbre. Lorsqu’il se sentit réconforté, il se leva, et, avant de partir, parla ainsi à l’arbre : — « Que puis-je te souhaiter ? Que tes fruits soient savoureux ? Ils le sont. Que ton ombre soit fraîche ? Elle l’est. Qu’un ruisseau d’eau limpide coule à tes pieds ? Il en coule un. Voici ce que je te souhaiterai : Que tes rejetons soient pareils à toi ! »

Je te dirai la même chose, mon savant ami, continua le sage. Quelle bénédiction puis-je te donner ? Que tu sois célèbre dans les sciences ? Tu l’es. Te souhaiter des hon-