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Où s’inspira Socrate ; où des temples pompeux[1]
Réunirent jadis la foule aux sacrifices,
Tant ces lieux pour prier semblaient être propices.

De par lui cependant, qu’avait-il ce rocher,
À mille autres qui put le faire préférer ?
Était-il le rempart d’une grande cité,
Et par ses citoyens sans cesse visité
Offrait-il aux regards la plus riche culture ?
Des champs remplis d’épis ? des fruits ? de la verdure ?
La treille venait-elle, attachée aux ormeaux,
De sa grappe vermeille enrichir ces coteaux ?
Voyait-on sur ses flancs des pins au frais ombrage,
Où prenait ses ébats la jeunesse volage ?

Non le roc Sunium d’aucun de ses attraits,
Pour attirer les Grecs ne s’embellit jamais.
Mais à ses deux côtés sur une mer immense
Surplombait un sommet, dont la fière apparence
Ravissait le regard, et sur un monde entier
Semblait donner l’empire et le faire régner.

  1. Il y avait entr’autres en l’honneur de Minerve un temple magnifique en marbre, dont on voit encore 19 colonnes admirables…
    V. Dictionnaire de l’antiquité de Bouillet.