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D’une course rapide il passe et disparaît,
Toi coteau préféré, il te quitte à regret.
Pour toi sortant des flots sa visite première,
Et quand à l’occident il finit sa carrière,
Pour toi, ce semble encore est son dernier rayon[1].
Oui, vois-le, comme il cherche au-delà de ce mont
Le sommet le plus bas. L’a-t-il atteint dans l’ombre
Il se plonge soudain et laisse la nuit sombre
Sur nos yeux fatigués tendre son voile noir,
Pour reprendre demain ce qu’il finit ce soir.

Aussi de ton vallon la précoce parure,
Les vigoureux figuiers et la fraîche verdure,
Annoncent-ils un sol dont ce n’est pas en vain
Que le cultivateur vient déchirer le sein.
Il n’est pas jusqu’au roc par nature stérile,
Qui n’offre à l’œil trompé l’apparence fertile.
La vigne en longs festons suspendue à ses flancs
Le couronne à l’été de ses fruits succulents.

Quant au port, en détail, n’en suivons pas les rues,
Remarquons seulement les longues avenues

  1. Qu’on ne croie pas que ce coucher du soleil pour Binic est de pure imagination. Il a lieu exactement ainsi au moins dans l’été.