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Binic.


Sur la gauche d’abord, qu’elle est la blanche tour,
Qu’aux pieds la vague baigne, et qui paraît à l’onde
Indiquer une entrée étroite et peu profonde !
Du port c’est là le phare. Au sein des grandes eaux
Et ballottés des vents, lorsque les matelots
Ne savent plus leur route, et jouets de l’orage
Cherchent de tous leurs yeux, s’ils sont loin du rivage :
Ont-ils de la tour blanche aperçu le fanal ?
Ils vivent ; les voilà à la fin de leur mal.
Leur mât fut-il brisé ? leur voile déchirée ?
Qu’ont-ils à redouter ? du port ils voient l’entrée ;
Reste bien quelque écueil, mais il est signalé,
Et l’écueil reconnu est déjà dépassé.

Salut, Port de Binic[1], corbeille de verdure
Que semble au rocher vif suspendre la nature
Entre la terre et l’eau. Oh ! comme tout le jour
Le soleil te regarde ! Ailleurs faisant son tour,
Comme si de ses feux intelligent avare,
Il voulait à dessein faire la part plus rare,

  1. Voir la note de la page 15.