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D’ici même au regard est visible la trace
Des terres dont les eaux ont envahi la place ;
Et dans le sein des eaux, les terres à leur tour,
Envers et contre tout, maintiennent leur séjour.


Les Îles du Portrieux et la Rade.


Voilà du continent ces débris qui surnagent,
Ces rochers à fleur d’eau, que les courants partagent.
Ils ne semblent qu’écueil, chaque jour cependant
Viennent s’y abriter maint et maint bâtiment.
Quand ayant parcouru de lointaines contrées,
Et qu’à ces bords connus les barques arrivées
Ont ici jeté l’ancre, ah ! c’est déjà le port.
Les marins, qui souvent de près ont vu la mort,
S’y sentent vivre enfin, surtout si la falaise,
Derrière les buissons de pin et de Mélèze,
A permis un instant, jusqu’au toit paternel
De porter un regard et d’en voir vers le ciel
En flocons bouillonnants s’élever la fumée.
Là plus calme est la vague et sa fougue brisée
Plus mollement balance et barque et matelots.

Ce n’est pas que jamais il n’arrive à ces flots
D’écumer, de bondir, de subir la tempête