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Mais qu’importe ? Et pourquoi dans ma Grève Armorique,
Un Poëte Breton ne pourrait-il chanter ?
Sans nommer ces vieux monts, sans leur rien emprunter,
Nos rustiques vallons, notre foi franche, honnête,
M’inspireront bien mieux. Donc je me mets en fête,
Mais en fête chrétienne, et plus doux couleront
Les accents qui du cœur ici s’épancheront.

Anges qui présidez au terrible élément,
Donnez force à ma voix et vigueur à mon chant,
Pour que, comme autrefois Le Tasse ou bien le Dante[1],
D’un doux miel enduisant quelque scène émouvante,
Je puisse au fond des cœurs, grâce à ce liniment,
Faire naître et mourir quelque bon sentiment.

  1. Je nomme ces deux poëtes, parce que ce sont les représentants par excellence de la poésie chrétienne dans les âges de foi où ils ont vécu.