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Fanchette

Un étranger ! un voyageur, sans doute ! (faisant la révérence) Quoi qu'y a pour vot' service, not' jeune monsieur ?

Loriot, (sans la regarder)

Qu'on m'serve à déjeuner, la belle enfant ! Quéque chose de léger ! d'la soupe aux choux ; des pommes de terre au lard ? j'ai l'estomac délicate !

Fanchette, (l'examinant)

Hé ! mais ! je n'me trome point ? c'te voix ! mais c'est lui ! c'est Loriot !

Loriot, (à part — très-ému)

All'me r'connaît !

Fanchette

Mais, c'est toi, mon Loriot ! (se jetant à son cou.) Embrasse-moi donc

Loriot, (se dégageant)

Qu'est-ce que c'est, la fille ? vous êtes bien familière ! ... ça peut n'pas plaire à tout l'monde ! moi, je n'suis pas fier ! mais enfin, faut qu'chacun tiende son rang, pour lors. (Il se rengorge)

Fanchette, (avec impatience)

Ah ! ça ! mais tu n'me reconnais donc point ? tu n'reconnais pas l'Auberge du père Calhouic, où que j'tai trempé des soupes, si souvent ?