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Mourrait. C’est à propos de ce guet-à-pens sanglant qu’Aswad a dit ces vers :
- « Goûtez enfants de Tasm, goûtez le massacre que vous a apporté votre iniquité ; car vous aviez consacré la plus honteuse des hontes.
- « Nous nous sommes affranchis ; nous les avons tués à satiété ; leur brutale injustice avait allumé en nous le feu de la colère.
- « Plus ne reviendra sur nous leur tyrannie, non. Nous les avons laissés sans queue ni tête (en morceaux sur la place).
- « Si vous aviez respecté notre parenté comme vous le deviez, nous vous serions demeurés unis de corps et d’âme. »
Échappé à cette extermination, Ryâh s’enfuit et alla implorer le secours du Tobba Hassân, roi des Himiarides[1]. « Prince, dit Ryâh au Tobba, nous sommes tes esclaves, tes rayas. Les Djadicides ont outragé, envers nous, les lois de l’humanité. — Qu’y a-t-il eu ? et que veux-tu ? — Prince, poursuivit Ryâh en renforçant sa voix, écoute-moi :
- « Viens, à ma parole, contre ces hommes qui nous ont appelés à eux pour nous trahir ; viens, tue-les, et il y aura glorieuse récompense pour toi.
- « Jamais tu n’entendras récit de pareil jour, tu ne verras jamais jour pareil à celui où la perfidie assassina nos Tasmides.
- « Nous étions venus chez les Djadis sans défiance, l’izâr[2] aux flancs, les sandales aux pieds, avec nos rouges manteaux, avec nos ornements aux vertes couleurs ;