Page:Perron - Femmes arabes avant et depuis l'islamisme, 1858.pdf/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
49
AVANT L’ISLAMISME.

tribu des Zimmânides ou Bénî Zimmân, et se chantaient autrefois sur un air de la composition d’Abd-Allah, sur le rhythmc ramel léger et sur la tonique de la corde du doigt annulaire. Le reste de la petite kacîdeh ou pièce de vers, dont l’ariette qui précède est détachée, n’a que les six vers suivants :

« Nous les assaillîmes, comme le lion dans sa colère assaille sa proie ;
« Et nos coups de sabre en les abattant ont fait bien des veuves et bien des orphelins.
« Nos coups de lance ouvraient des blessures béantes comme des bouches d’outre d’où le vin se précipite à flots.
« Un ennemi, il faut l’humilier, il faut l’écraser.
« Pardonner un outrage, c’est marcher au mépris et à l’avilissement.
« Vengeance est salut, quand la générosité ne peut servir de rien. »

LÉGENDE DE FIND.

Find est un sobriquet du poète Chahl, et signifie quartier de montagne, gros bloc. Ce surnom qui n’était d’abord qu’une allusion à la robuste corpulence de Chahl, finit par demeurer comme le nom propre de ce poète. Chahl était fils de Cheïbân, de la sous-tribu des Zimmânides, branche de la grande tribu des Bekrides, issus eux-mêmes de la tige ou souche première des Rabîah.

Find fut un des cavaliers les plus célèbres et les plus renommés parmi les tribus des Rabîah. Dans une guerre où il fut envoyé à la tête de soixante-dix cavaliers au secours des Cheïbànides, on fit dire à ceux-ci : « Nous vous envoyons mille hommes ; » c’est-à-dire Find avec sa petite troupe vaut