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e dans le liquide de la lame. Si donc nous désignons par I_M l'éclat maximum donné par une plage d’épaisseur 1/4 et par I_n , l'éclat de la nième plage d'épaisseur h_n, nous aurons

Je rappelle d'autre part que si deux nicols sont traversés par un rayon de lumière, l'intensité du rayon varie, quand l'angle a des deux nicols varie, comme cos2a.

Il est alors aisé de réaliser un montage permettant d'égaliser pour une rotation an l'intensité de la lumière qui vient de la nième plage et celle de la lumière qui vient de la plage d'épaisseur 1/4 qui réfléchit au maximum. Cela exigera :

et l'équation précédente devient

qui peut s'écrire :

ce qui donne de façon très simple l'épaisseur cherchée. On voit que des variations égales d'épaisseur entraîneront des variations de l'angle a.

Le montage des expériences fut arrêté par la guerre. Il fut réalisé et les mesures furent effectuées selon cette méthode, après la guerre, dans mon laboratoire, par P .V. Wells. Travail difficile où ce physicien a prouvé beaucoup d'esprit critique dans l'élimination des causes d'erreur, et d'habileté expérimentale dans les déterminations[1].

120 mesures ont été faites pour la plage d'ordre 1, et donnent des épaisseurs qui se groupent selon la loi du hasard autour de 4,35 millimicrons. C'est à coup sûr la meilleure mesure faite jusqu'ici de l'épaisseur de la « tache noire », pour laquelle Johonnott donnait 6 mm. L'extrême minceur de cette plage, la faiblesse de la lumière réfléchie, les difficultés dues aux lumières parasites, rendent particuli

  1. P. V. Wells, Sur l'épaisseur des lames stratifiées, Thèse, Paris, 1920, et Annales de Physique, 1921.