Valérie ; mais ce fut bien autre chose lorsqu’il
eut entendu le Marquis, au sortir de notre loge,
me dire, en me prenant le bras : Un moment,
mademoiselle, ce ne sera pas toujours le tour de
Riswic, il va donner la main à madame Delêtre ;
pour vous je veux, s’il vous plaît, que vous me
disiez votre sentiment sur ce que nous venons
d’entendre, vous savez le cas que j’en fais. Ma
vanité trouva assurément bien de quoi se flatter
de ce que me disait le Marquis ; il avait la réputation
d’avoir autant de sincérité que d’esprit.
L’état brillant et la compagnie choisie dans laquelle
me vit sieur Valérie, joint à l’air galant
dont j’avais eu soin de relever quelques agréments
naturels, produisirent leur effet dans son
cœur : il sentit rallumer ses feux pour moi ; il
se trouva, j’en fus convaincue par la suite, dans
la même situation où il m’avait mise avec la
Valcourt.
Nous revînmes souper ensemble. M. Poupard, qui nous attendait, avait pris ses précautions pour nous procurer une chère délicate. Nous passâmes une fort agréable soirée : je chantai, j’amusai, et nous nous quittâmes très satisfaits de notre journée, dont le succès m’occupa encore avec plaisir une partie de la nuit.
La facilité de nous voir et de nous entretenir nourrit cependant l’amour du chevalier de