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DE JULIE


mieux choisies. Le surlendemain je me rendis chez un ami commun, où l’on savait que devait se trouver madame du Bellois : on m’annonça comme réunissant tous les talents qui forment une personne accomplie. Nous commençâmes, selon l’usage, par nous lier étroitement, madame du Bellois et moi, sans nous connaître ; nous nous dépêchâmes de nous aimer, sans trop savoir pourquoi, sauf à nous haïr après avec la même rapidité. Notre intimité fut scellée par un médiateur, pendant lequel nos distractions continuelles se chargèrent du soin d’annoncer combien nous étions occupées l’une de l’autre : le jeu fini, nous ne nous quittâmes, bien entendu, qu’aux conditions de nous revoir, et au plus tôt. Nous décidâmes que j’irais le lendemain dîner chez elle ; je n’eus garde d’y manquer : j’ai toujours fort aimé les nouvelles connaissances. Le surlendemain elle vint dîner chez moi ; ce fut là que nous ne pûmes comprendre comment nous avions pu jusqu’alors nous passer l’une de l’autre. Quelques jours après nous partîmes pour sa campagne, où je restai quelques jours, pendant une partie desquels M. Démery fut obligé de faire un voyage à Toulouse pour quelques affaires. J’eus tout lieu d’être satisfaite et de l’accueil que j’y reçus, et de la situation du lieu. Je m’appliquai à y étudier mon monde,