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l’énergie

Après quoi, désignant par la somme désormais connue, appelée souvent « valeur en eau du calorimètre », nous aurons toute autre chaleur spécifique par une équation de même sorte :

Nous mesurerons de même, par exemple, le changement thermique « fusion de 1 gramme de glace à la température 0° de la glace fondante » ou « chaleur latente de fusion de la glace », de valeur , selon une équation :


trouvant ainsi pour , quelle qu’ait été la façon de procéder, 80 calories.

Et ainsi de suite.

Il va de soi que nous pourrons changer le liquide calorimétrique et le vase qui le contient. (Nous aurons notamment avantage à prendre pour vase calorimétrique un vase d’Arsonval-Dewar). Nous déterminerons la « valeur en eau » du nouveau calorimètre, par exemple en y versant une masse d’eau à une température et mesurant la température une fois l’équilibre réalisé, d’où l’équation :

Nous pourrons substituer au calorimètre à eau un calorimètre à glace fondante, (mesurant le poids de glace fondue quand on y introduit l’objet dont on mesure le changement thermique) ou employer tout autre genre de calorimètre. Dans tous les cas, quels que soient les intermédiaires entre l’état initial et l’état final, la mesure d’un même changement thermique, disons la fusion de 1 gramme de glace à 0°, donne le même résultat.

Au XVIIIe siècle, on interprétait cette concordance en admettant l’existence d’un fluide calorifique indestructible ou « chaleur » qui abandonnait le corps refroidi pour entrer dans le corps échauffé. L’équation calorimétrique exprimait que la chaleur perdue par un corps était gagnée par l’autre, en sorte qu’il y eût « conservation du calorique ». Ce postulat fut abandonné quand on s’avisa que le frottement peut « créer » du calorique, mais il reste que la cohérence des résultats de la calorimétrie établit pour les changements thermiques un principe d’équivalence analogue à