lents à mettre en branle, peuvent être détachés, en sorte que le projectile laisse derrière lui une traînée d’ions.
Par suite de cette ionisation les rayons α perdent au reste progressivement leur vitesse en traversant de la matière. On a été extrêmement surpris de constater que leurs propriétés cessent toutes de se manifester lorsque leur vitesse approche d’une vitesse critique encore très grande (plus de 6 000 kilomètres par seconde).
Imaginons dans l’air un grain minuscule de polonium ; les rayons α qu’il émet cessent brusquement d’agir quand ils atteignent le pourtour d’une sphère de 3,86 centimètres de rayon concentrique au grain. Autour d’un grain de radium en état de régime constant (c’est-à-dire contenant avec leurs proportions limites les produits successifs de sa désintégration) on pourrait définir de même 5 sphères concentriques à pourtour net, de rayons compris entre 3 et 7 centimètres.
On a d’abord pensé que ce fait établissait une différence de nature entre les rayons α et les rayons positifs des tubes de Crookes dont la vitesse est seulement de quelques centaines de kilomètres et qui pourtant se propagent en ligne droite sur plusieurs décimètres de longueur. Mais plusieurs décimètres de longueur dans un tube de Crookes ne valent pas un centième de millimètre dans l’air ordinaire. Aussi admet-on maintenant, tout simplement, que le pouvoir pénétrant, fonction de la vitesse, décroît très rapidement quand la vitesse devient inférieure à la valeur (mal dé-