Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/294

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
TRANSMUTATIONS

vitesse de dix à vingt mille kilomètres par seconde.

108. — Rayons α′. — Le poids atomique du radium est sensiblement la somme de ceux du niton et de l’hélium. Dans sa transmutation, l’atome de radium se dédouble donc en donnant un atome d’hélium et un de niton, par une explosion qui lance au loin l’atome d’hélium et qui doit forcément lancer, dans le sens inverse, l’atome de niton, avec une quantité de mouvement égale [phénomène analogue au recul d’un canon]. La vitesse initiale de ce projectile de niton, dès lors aisément calculable, est donc de quelques centaines de kilomètres par seconde.

Je ne vois pas qu’il y ait lieu d’introduire aucune distinction essentielle entre les deux projectiles : il faut considérer des rayons lents α′ formés de niton (très analogues aux rayons de Goldstein) aussi bien que des rayons α formés d’hélium. Je reviendrai bientôt sur ce point.

109. — Une transmutation n’est pas une réaction chimique. — Quand on entend d’abord parler d’un dédoublement de radium en hélium et niton, on se demande pourquoi l’on ne voit pas là une réaction chimique dégageant certes beaucoup de chaleur, mais enfin pas essentiellement différente des réactions proprement dites. Le radium ne pourrait-il être considéré comme un composé donnant le niton et l’hélium par dissociation ?

Ce point de vue ne peut être maintenu si l’on observe que tous les facteurs qui influencent les

271