autre sorte. La radioactivité du radium, par exemple, marque la destruction d’atomes de radium, avec apparition d’atomes d’émanation, et si une masse donnée de radium nous semble invariable, c’est seulement parce que nos mesures n’embrassent pas une durée suffisante. La radioactivité de l’émanation marque la destruction des atomes de ce gaz, à raison de un sur deux en 4 jours, avec apparition de nouveaux atomes qui cette fois donnent un dépôt solide sur les objets que touche l’émanation. Les atomes de ce dépôt meurent à leur tour, à raison de 1 sur 2 en une demi-heure à peu près et cela explique la radioactivité induite d’abord signalée. Et ainsi de suite.
Les vues géniales de Rutherford se sont vérifiées en tout point. On a pu isoler une émanation du radium, continuellement dégagée par cet élément à raison de 1 dixième de millimètre cube par jour et par gramme. Ce gaz se liquéfie à −65° sous la pression atmosphérique, et se solidifie à −71° (en donnant un solide lumineux par lui-même). Il est chimiquement inerte comme l’argon, donc monoatomique (Rutherford et Soddy) ; sa densité (Ramsay et Gray) ou sa vitesse d’effusion par une petite ouverture (Debierne) lui assignent alors un poids atomique voisin de 222 : illuminé par la décharge électrique, il a un spectre de raies qui lui sont particulières (Rutherford). Bref, c’est un élément chimique défini que Ramsay a proposé d’appeler Niton (brillant). Mais c’est un élément qui se détruit spontanément de moitié pour chaque durée de 4 jours (plus exactement 3,85 jours). Pour la première fois, nous constatons qu’un corps simple,