bliait ses formules, Einstein observait que l’ordre de grandeur du mouvement brownien semblait tout à fait correspondre aux prévisions de la théorie cinétique. Smoluchowski, de son côté, arrivait à la même conclusion dans une discussion approfondie des données alors utilisables (indifférence de la nature et de la densité des grains, observations qualitatives sur l’accroissement d’agitation quand la température s’élève ou quand le rayon diminue, évaluation grossière des déplacements pour des grains de l’ordre du micron).
On pouvait dès lors sans doute affirmer que le mouvement brownien n’est sûrement pas plus que 5 fois plus vif, et sûrement pas moins de 5 fois moins vif que l’agitation prévue. Cette concordance approximative dans l’ordre de grandeur et dans les propriétés qualitatives donnait tout de suite une grande force à la théorie cinétique du phénomène et cela fut nettement exprimé par les créateurs de cette théorie.
Il ne fut publié, jusqu’en 1908, aucune vérification, ou tentative de vérification qui ajoute le moindre renseignement à ces remarques d’Einstein et de Smoluchowski[1]. Vers ce moment se
- ↑ Je ne peux faire exception pour le premier travail consacré par Svedberg au mouvement brownien (Z. für Electrochemie, t. XII, 1906, p. 853 et 909 ; Nova Acta Reg. Soc. Sc., Upsala 1907). En effet :
1o Les longueurs données comme déplacements sont de 6 à 7 fois trop fortes, ce qui en les supposant correctement définies, ne marquerait aucun progrès, spécialement sur la discussion due à Smoluchowski ;
2o Et ceci est beaucoup plus grave, Svedberg croyait que le mouvement brownien devenait oscillatoire pour les grains ultramicroscopiques. C’est la longueur d’onde (?) de ce mouvement qu’il mesurait et assimilait au déplacement d’Einstein. Il est évidemment impos-