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MOUVEMENT BROWNIEN. ÉMULSIONS

densité apparente des grains, qui, dans l’eau a varié du simple au quintuple, et qui est devenue négative dans la glycérine (en ce cas l’action de la pesanteur changée de signe accumulait les grains dans les couches supérieures de l’émulsion). Enfin M. Bruhat, sous ma direction, a étudié l’influence de la température, observant successivement les grains dans de l’eau surfondue (−9°) puis dans de l’eau chaude (60°) ; la viscosité était alors 2 fois plus faible que dans l’eau à 20°, en sorte qu’en définitive la viscosité a varié dans le rapport de 1 à 250.

Malgré tous ces changements, la valeur trouvée pour le nombre d’Avogadro est restée sensiblement constante, oscillant irrégulièrement entre 65·1022 et 72·1022. Même si l’on n’avait aucun autre renseignement sur les grandeurs moléculaires, cette constance justifierait les hypothèses si intuitives qui nous ont guidés, et l’on accepterait sans doute comme bien vraisemblables les valeurs qu’elle assigne aux masses des molécules et des atomes.

Mais, de plus, le nombre trouvé concorde avec celui (60·1022) qu’avait donné la théorie cinétique pour rendre compte de la viscosité des gaz. Cette concordance décisive ne peut laisser aucun doute sur l’origine du mouvement brownien. Pour comprendre à quel point elle est frappante, il faut songer qu’avant l’expérience on n’eût certainement pas osé affirmer que la chute de concentration ne serait pas négligeable sur la faible hauteur de quelques microns, ce qui eût donné pour une valeur infiniment petite, et que, par

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