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L’AGITATION MOLÉCULAIRE

ment remarquer Nernst, elle se produit dans un sens qui est tout à fait inconciliable avec les conclusions de Boltzmann sur l’énergie de rotation. Sous son impulsion, des recherches ont alors été faites par Eucken à très basse température, et ont conduit à ce résultat surprenant que, au-dessous de 50° absolus, la chaleur spécifique de l’hydrogène est devenue 3, comme pour les gaz monoatomiques ! Pour d’autres gaz, la chaleur spécifique aux basses températures devient également inférieure à la valeur théorique (bien que beaucoup moins vite que pour l’hydrogène) et il semble en définitive probable qu’à température suffisamment basse[1] tous les gaz prennent la chaleur spécifique 3 des gaz monoatomiques, c’est-à-dire que les molécules, bien que non sphériques, cessent de se communiquer par leurs chocs une énergie de rotation comparable à leur énergie de translation.

Cela est incompréhensible, d’après ce que nous avons vu, si l’énergie de rotation peut varier par degrés insensibles. Et nous sommes forcés d’admettre avec Nernst qu’en effet cette énergie de rotation varie par quanta indivisibles comme l’énergie d’oscillation des atomes de la molécule. Il revient au même de dire que la vitesse angulaire de rotation varie de façon discontinue. Cela est bien étrange, mais si nous observons qu’il peut s’agir, comme nous verrons, de rotations si rapides qu’une molécule fasse bien plus d’un million de tours sur elle-même en un millionième de seconde[2],

  1. La liquéfaction sera toujours évitable si l’on opère sous pression réduite.
  2. En sorte que l’accélération a une valeur colossale.
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