ordinaires, les raies caractéristiques des métaux retrouvées dans les diverses étoiles étaient tantôt toutes déplacées un peu vers le rouge (étoiles qui s’éloignent de nous) et tantôt vers le violet (étoiles qui s’approchent). Les vitesses ainsi mesurées pour les étoiles sont moyennement de l’ordre de 50 kilomètres par seconde.
Mais, avec de meilleurs instruments, même des vitesses de quelques centaines de mètres pourront être décelées. Si nous observons, à angle droit de la force électrique[1] la partie capillaire brillante d’un tube de Geissler à vapeur de mercure plongé dans la glace fondante, la lumière observée provient d’un nombre immense d’atomes qui se meuvent dans toutes les directions avec des vitesses qui sont de l’ordre de 200 mètres par seconde ; nous ne pouvons donc plus percevoir une lumière rigoureusement simple, et un appareil suffisamment dispersif révélera une bande diffuse au lieu d’une raie infiniment fine. Le calcul précis permet de prévoir quelle vitesse moléculaire moyenne correspond à l’étalement observé. Il n’y a plus qu’à voir si cette vitesse concorde avec celle qu’on prévoit, dans la théorie qui précède, quand on connaît la molécule-gramme et la température.
Les expériences ont été faites par Michelson, puis de façon plus précise et dans des cas plus nombreux, par Fabry et Buisson. Elles ne peu-
- ↑ Pour ne pas être gêné par l’accroissement de vitesse que cette force peut communiquer dans sa direction au centre lumineux si celui-ci est chargé (effet Doppler constaté sur les rayons « canaux » (positifs) des tubes de Crookes (Stark)).