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LES LUNETTES DE GRAND’MAMAN.

Au fond, en face de la grande fenêtre donnant sur le jardin, régnait un galandage en briques qui formait deux cabinets et laissait un espace vide au milieu.

C’est là qu’était le lit de ma grand’mère. Des rideaux jaunes, pareils à ceux de la fenêtre, se relevaient de chaque côté de l’alcôve sur deux patères qui supportaient toujours, outre les embrasses, quelque bonnet ou quelque fichu.

Les deux cabinets avaient des portes en toile recouvertes de papier pareil à la tapisserie, au-dessus desquelles se trouvait un œil-de-bœuf dépourvu de vitre. L’un d’eux, celui de droite, contenait mon lit. Quant à l’autre, pendant bien longtemps j’ignorai sa destination.

Tout le jour, on poussait devant la porte la grande table qui servait à nos repas, et le soir, étant toujours couché le premier, je ne savais rien des arrangements pris pour la nuit.

Il y avait encore dans la chambre une jolie table à ouvrage près de la fenêtre, une grande armoire à côté de la porte, et trois fauteuils symétriquement alignés devant l’alcôve.

Je pense qu’on les mettait devant la fenêtre, dans le même ordre, lorsque ma grand’mère voulait se coucher.