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fort bien ensemble. Je n’empêche point qu’elle ne conduise les hommes dans les affaires importantes de leur vie ; je veux bien qu’elle les rende grands politiques, bons capitaines et sages magistrats ; mais je ne puis souffrir qu’elle s’ingère de contrôler mes divertissements et mes plaisirs, ni moins encore de régler la dépense des fêtes, des bals et de toutes les galanteries des amants. N’a-t-elle pas assez d’autres choses plus sérieuses pour s’occuper, et pourquoi faut-il qu’elle s’amuse à mille bagatelles dont elle n’a que faire ? Que voulez-vous que je vous dise, c’est une superbe et une vaine qui veut régner partout, qui critique tout, et qui ne trouve rien de bien fait que ce qu’elle fait elle-même ; je la repousse à la vérité d’une terrible force quand je ne suis pas en humeur d’en souffrir, et fort souvent