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vous point de ses soupirs ! Vous le poussez à bout, et parce qu’il a eu seulement la pensée de se mettre en liberté vous redoublez ses chaînes et l’accablez de nouveaux supplices. Que si vous le laissez en repos quelque temps, en sorte qu’il commence à croire qu’il s’est heureusement délivré de vous, quel plaisir ne prenez-vous point à lui faire sentir qu’il n’est pas où il pense ; vous le pressez de toute votre force, et par un soupir redoublé qui lui échappe, ou par quelque pointe de jalousie qui le pique, il ne connaît que trop que vous êtes encore le maître chez lui, mais le maître plus absolu et plus redoutable que jamais.


L’Amour

J’en use ainsi, ma sœur, pour montrer que l’on ne peut rien sur moi et