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puis dire que je me voyais alors maîtresse de beaucoup plus de cœurs que je n’en possède à présent, bien que les hommes de ce temps-là n’eussent la plupart qu’un même cœur à deux, et qu’aujourd’hui il ne s’en trouve presque point qui ne l’ait double. Je ne sais pas pourquoi l’on m’a quittée ainsi, moi qui fais du bien à tout le monde et dont jamais personne n’a reçu de déplaisir, et que cependant chacun continue à vous suivre aveuglément, vous qui traitez si mal ceux qui vivent sous votre empire, et qui les outragez de telle sorte qu’on n’entend en tous lieux que des gens qui soupirent et qui se plaignent de votre tyrannie.


L’Amour

Il est vrai que la plupart de mes sujets