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— Qu’est-ce qui vous prend ? dit-il.

— Je vais vous le dire… Vous ne me connaissez pas ?

— Si ! vous êtes un Clarandeau, celui que l’on appelle Cuirassier. C’est bien vous qui avez une bonne amie à Chantepie ?… Violette, la tailleuse ?…

— Boiseriot, cette affaire est loin de vous.

— Excusez, Violette est ma filleule.

Cuirassier eut un sursaut qui n’échappa point à l’autre. Ils marchèrent quelques pas, puis :

— Boiseriot, vous avez mal parlé de ma sœur et de son patron. Et j’en suis en colère. Je l’ai appris tout à l’heure ; si j’étais en vin, ça pourrait ne pas se passer bien…

L’autre, sentant l’effort, se redressa.

— Je n’ai pas peur d’un homme.

— En ce moment, vous pouvez parler : vous n’êtes pas de force. Si j’avais du vin, je ne dis pas… En ribote, je ne regarde pas toujours qui j’ai devant moi.

— Ça vous arrive souvent ?

— Le moins que je peux ; quelquefois tout de même quand je suis mal accompagné…

— Violette est-elle au courant de vos habitudes ?

Boiseriot regardait en dessous, attendant la réponse.

Cuirassier se secoua et lâcha, vite :

— C’est pas tout ça !… Vous avez… On a parlé contre ma sœur : pour cette fois, passe ! Si l’on recommence je prendrai le mauvais diseur, qu’il soit Pierre ou Paul, dissident ou catholique ou protes-