gêné par Gédéon qui se cramponnait à la corne et au mufle.
Corbier enfin put crier :
— Une corde !
Madeleine venait d’y songer. Elle courut à la grange, revint avec une courroie. Le taureau se ramassait pour un dernier effort. Profitant de ce qu’il venait de rassembler les pattes, elle noua vivement la courroie et se rejeta en arrière.
— Boiseriot !
Le gars se retourna.
— Accotez ! dit-elle ; je vais le coucher.
Au fond des mauvais yeux, une courte flamme passa ; elle en fut saisie.
— Dépêchez-vous ! cria-t-elle d’une voix blanche.
Alors, tout de même, il mit son épaule contre la hanche du taureau et, Madeleine tirant brusquement, la bête s’abattit.
Corbier sortit par le râtelier. Il n’avait pas grand mal. Il s’efforçait de rire, très pâle, l’haleine encore coupée. Les valets riaient aussi. Gédéon essuyait sa main droite qui s’était ensanglantée aux naseaux de la bête, Boiseriot regardait Madeleine et Madeleine tremblait si fort, maintenant, qu’elle était obligée de s’appuyer au mur.
Michel dit enfin :
— Merci… vous autres ! Je ne peux pas parler… Je vais boire une goutte.
Il sortit de l’étable et Madeleine le suivit.
Elle revint au bout d’un petit instant.
— Eh bien, dit Gédéon, ça va mieux ?