— C’est bon ! ôte-toi d’ici. Je le panserai bien, moi.
— Méfiez-vous, je vous le dis !
Corbier haussa les épaules, et il alla chercher une brassée de fourrage. Le taureau ne lui avait jamais marqué d’inimitié.
— Tourne, Géant !
Il jeta sa brassée puis il remarqua le foin tombé sous les pattes de la bête.
— Poltron, qui me gâte la pâture !
Il se baissa, ramassa les plus grosses poignées et il allait se relever, quand le taureau lui envoya un coup de tête.
Il roula à terre, voulut crier, mais, suffoqué, n’y réussit pas… Il se redressa cependant à demi et eut le temps de se glisser dans la mangeoire.
Heureusement Gédéon ne s’était pas éloigné. Bravement, et avec une promptitude qu’on n’eût pas attendu de lui, il bondit à la tête du taureau.
— Au secours ! Boiseriot au secours !
La bête s’était heurtée au barreau d’attache, une solide branche de chêne, et elle poussait, feulant et rongoillant, les yeux fous.
Boiseriot accourait de la grange avec une lourde barre de fer. Madeleine arrivait aussi ; assise entre deux vaches elle s’était levée au premier cri, renversant son escabelle à traire et laissant tomber son seau. Elle attaqua le taureau par derrière, essayant de lui réunir les pattes et de le renverser ; repoussée, elle roula sur la litière.
Boiseriot tapait avec sa barre, mais vainement,