Et pourtant rien ne pouvait le blesser. Il était donc malade, d’une mauvaise maladie peut-être, puisque cela le prenait si vite.
Elle se mit à le bercer dans ses bras en marchant, mais comme il ne se calmait pas, elle ouvrit la porte du corridor et appela :
— Corbier ! Corbier !… Le petit est malade. Je ne sais pas ce qu’il a… Je m’ennuie.
Il vint tout de suite, en chemise lui aussi et nu-pieds, n’ayant pris que le temps de passer son pantalon.
Madeleine redressa un peu l’enfant sur son bras et tous les deux furent anxieux devant le petit corps en souffrance.
— Faudrait faire du feu, dit Madeleine.
— J’y vais ! dit Corbier.
Il sortit, puis revint avec un fagot. Il s’affolait, soufflait dans la cendre. Elle dut s’accroupir à côté de lui pour l’aider. Enfin le feu brilla ; Madeleine s’assit et présenta le petit à la flamme.
— Si on avait de la tisane… dit-elle.
Alors, lui, prépara cette tisane avec des fleurs de guimauve. Madeleine la fit boire à l’enfant qui, d’ailleurs, venait de se taire subitement. Guéri maintenant, il gigotait devant le feu et, les joues encore mouillées de larmes, riait aux éclats parce que son père agitait une branche enflammée, ce qui faisait un beau ruban de feu.
Comme ils avaient été sots de s’épouvanter de la sorte ! Ils se regardèrent, émus par cette tendresse qui leur était commune.