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NÊNE.

sœurs, au village d’où elle était native, ou bien à des camarades, ou bien à des propos de galants.

Maintenant elle était toujours en inquiétude pour les bêtes et pour les gens et sa pensée ne s’en allait plus jamais se perdre au loin comme une fumée voyageuse.

À peine connaissait-elle les alentours de la maison.

Elle qui se réjouissait à l’avance parce qu’il y avait près des Moulinettes un bel étang entouré de sapins et de chênes, elle n’avait pas encore pris le temps d’en approcher. Elle s’était dit seulement :

— Pourvu que les enfants ne prennent pas l’habitude d’aller de ce côté.

La maison, par exemple, lui était tout à fait familière. Elle lui plaisait à cause de la commodité, mais aussi à cause de l’agencement qui était à son goût.

Il y avait deux chambres ; au milieu, un corridor avec le cellier et la laiterie. Tout cela proprement carrelé à l’ancienne mode.

Une des chambres était meublée avec deux armoires de frêne plaisamment moucheté et deux hauts et beaux lits à la duchesse où couchaient Michel Corbier et son père.

L’autre chambre, celle où l’on se tenait, renfermait un mobilier plus mêlé. À côté d’un vaisselier brun, d’un grand bahut brun, d’une haute horloge à caisse noire, il y avait un lit de forme nouvelle et une armoire de cerisier toute claire et finette. Ce lit et cette armoire avaient été achetés par le