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NÊNE.

— Ah ! la méchante !… Elle t’a battue !

— Non ! non !

— Qu’est-ce qu’elle t’a fait ? dis-le moi… Je la gronderai, moi, la méchante, et tu n’iras plus à son école !

Lalie se débattait ; elle réussit à glisser jusqu’à terre, puis elle cria, tout en colère :

— Non ! elle n’est pas méchante ! Je ne veux pas que tu la grondes !… Qui t’a dit qu’elle m’avait battue ?

— Mais tu pleures encore…

— C’est à cause des petites… qui ne sont pas sages… qui ne veulent pas apprendre à lire… Elle a dit qu’elle s’en irait, que nous ne la verrions plus !

Madeleine, interdite, les bras ballants, regardait l’enfant et son cœur était déchiré de jalousie.

Le lendemain, elle déclara que Lalie avait mauvaise mine, qu’elle toussait la nuit et qu’elle n’irait plus à l’école.

La petite se mit à crier, mais Madeleine se gendarma et fut la maîtresse.

— Ta mère n’est pas bien forte ; ses douleurs sont revenues. Elle se plaint de toi qui ne vas pas la voir.

C’était un petit vieux du Coudray qui, de passage aux Moulinettes, donnait les nouvelles à Madeleine.