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NÊNE.

— Ce sera un brave !… Tu lui en feras voir ! Les cinq cents diables seront en sa maison. Je voudrais le connaître… Ce sera peut-être Clarandeau ?

— Peut-être ! dit Violette, le visage fermé.

— S’il avait une place du gouvernement… mais cela ne vient pas vite ! Et puis il boit… Ce sera peut-être Michel Corbier ?

— Peut-être ! Ce sera sans doute un de ces deux ; aucun autre ne serait assez brave… Savez-vous qu’il n’est pas déplaisant votre ancien patron !… Si c’est lui, la servante s’en ira bien, cette fois, et vous serez content, mon parrain.

Boiseriot se leva.

— Plaisantes-tu ? Parles-tu en raison et en vérité ?… Avec toi, on n’est jamais sûr. Celui qui devinerait ce que tu feras…

— …serait plus fin que vous, vous l’avez déjà dit ; eh bien, il serait aussi plus fin que moi-même… Vous partez ? Au revoir !… Quand vous reviendrez, vous serez sans doute plus heureux ; j’aurai quelque chose à vous dire.

Ils se séparèrent.

Sur le chemin Boiseriot pensait :

— Elle se mariera… Comment ferait-elle autrement ? Elle prendra un de ces deux qui ne savent rien… Celui qu’elle laissera se croira en enfer, mais l’autre, pour de bon, y sera. Je me promets de l’amusement.

Violette, devant sa fenêtre, pensait :

— Je me marierai… Comment faire autrement ?