Page:Perochon - Nene.djvu/183

Cette page a été validée par deux contributeurs.
177
NÊNE.

— Écoutez-moi ! À ce jeu vous n’êtes pas de force… Puisqu’il n’y a rien pour vous retenir — c’est comme cela que vous parlez, n’est-ce pas ? — puisque rien ne peut vous retenir, ni la honte, ni la religion, ni la crainte de votre mère, eh bien, c’est moi qui vous baillerai la pénitence !… Dès maintenant, je vous engage à vous déshabituer des Moulinettes.

Madeleine blêmit et ses mains montèrent à sa gorge.

— Qu’est-ce que vous dites ? qu’est-ce que vous osez dire ?

— Ne vous frappez pas ! ne criez pas comme cela, voyons !… Je suis bonne fille ; je vous préviens un mois avant la Toussaint… Vous aurez le temps de chercher une autre condition.

— Mais vous ne savez pas… vous ne pouvez pas imaginer…

— Mais si ! parfaitement… Je sais, j’imagine ; et c’est à cause de cela que je vous ferai partir. Cela vous apprendra d’ailleurs à vous mêler de vos affaires.

Madeleine balbutia, étranglée :

— Non, ce n’est pas ce que vous croyez… Je ne suis pas jalouse, allez ! C’est à cause des enfants… Oh ! vous ne seriez pas assez méchante !

— Les enfants ? Allons donc ! que me racontez-vous là !… Vous n’êtes pas leur mère ; vous n’êtes rien pour eux… Qu’est-ce qui vous prend ? vous voulez me battre ?