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NÊNE.

— Pardon ! je sais depuis quand vous avez cette montre et qui vous l’a donnée… Pas la peine de finasser, ma belle !

Violette se troubla ; le sang monta à ses joues et ses minces narines palpitèrent, toutes blanches.

— Eh bien, après ?

— Vous n’êtes pas fière ! dit Madeleine ; cette montre et ces bagues que vous portez, ce n’est pas vous qui les avez payées…

L’autre hocha la tête et son rire claqua, sec comme un coup de fouet.

— Oh si ! dit-elle, je les ai payées !

Madeleine en fut suffoquée.

— Vous n’avez pas honte ! C’est un gros péché que vous faites… Si votre mère vous entendait !

Mais, dans les yeux noirs, elle vit que l’impudence était souveraine ; comprenant que toute remontrance serait inutile elle changea de ton.

— À partir d’aujourd’hui, vous allez laisser mon frère tranquille ; puisque vous n’avez rien pour vous retenir, ni honte, ni religion…

Violette parla en même temps qu’elle :

— J’en ai autant que vous, toujours !… De votre religion, vous pouvez vous en vanter ! allez donc vous faire baptiser !

— … et puisque vous ne craignez pas votre mère, je veillerai de ce côté. Entendez-moi bien ! si vous recommencez à l’aguicher, je vous baillerai la pénitence, ma petite… Vous pouvez rire !

— Ah ! Ah ! Comment dites-vous ? vous me bail-