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NÊNE.

des petits et son idée était qu’il fût très propre. Le dimanche suivant, en effet, le cousin de l’Ouchette donnait un repas ; Michel, empêché, ne pouvait y aller, mais Madeleine devait y conduire les enfants. Elle voulait tout préparer pour qu’ils fussent plus beaux que les autres.

Elle étendit donc sur sa planche un jupon de cretonne à fleurs et elle se mit à le savonner avec grand soin ; puis elle frotta longuement, pas trop fort. C’était un travail à son gré qu’elle eût aimé faire durer.


« C’est le vent qui vole, qui frivole,
« C’est le vent, c’est le vent frivolant !

La ritournelle était revenue sur ses lèvres, douce comme une dragée fondante. Elle frottait, frottait ; entre ses gros doigts disparaissait la toile mince et le savon moussait tout autour…

Zine ayant fini son chapelet Lalie l’avait couchée, très malade ; et elle était allée chercher Jo. Jo était venu avec de l’herbe dans chaque main.

— Jo, Zine aurait mal au ventre… moi, je serais sa maman, je la bercerais sur mes genoux… toi, tu lui apporterais de la tisane… On s’amuserait comme ça.

Jo, de mauvais vouloir, secoua la tête.

— Nêne a pas dit !

— Qu’est-ce que ça fait ? Zine pleurerait… Je lui essuierais les yeux et je la moucherais.

— Nêne a pas dit !