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PRÉFACE.

néanmoins, de temps à autre — l’auteur pourra vainement se prévaloir de la probité qu’il a mise au service de son œuvre ; ses confrères — assurés de la valeur de son livre — pourront aider à sa venue, rien ne fera contre la décision que portent en eux ces trois mots : parisien, bourgeois, paysan.

Le roman parisien, c’est le roman qui doit être alerte, et toujours assez coquin.

Le roman bourgeois ou le roman paysan, c’est, au dire de l’éditeur, qui demeure dans son officine l’homme poli et de bonne compagnie qu’on rencontre dans les salons, l’œuvre forte, rude, honnête… Dans le secret de son entendement, c’est l’œuvre qui « n’est pas de vente ».

Il la renvoie à l’auteur avec des éloges, et beaucoup de regrets.

L’expérience a été faite maintes fois. Je puis dire, sans rabaisser les mérites de ce roman-ci, qu’elle a été renouvelée pour Nêne.

S’entendra-t-on, un jour, sur ce qu’il faut demander à un roman ?

Il ne s’agit pas plus de discuter la valeur du roman parisien que d’exalter celle du roman bourgeois ou du roman paysan. Si l’on admet que Bel Ami est un roman parisien, je dirai que le roman parisien est un genre où l’on rencontre autant de chefs d’œuvre que dans le genre roman bourgeois et roman paysan.

Il m’apparaît que l’on doit demander au roman d’être l’expression la plus approchée de la vie, qui est diverse, qui est colorée, ou qui est morne ; qui