Page:Perochon - Nene.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.
121
NÊNE.

suivie des yeux tant qu’il avait pu, buvant avec orgueil l’air fort qui était resté parfumé derrière elle.

— Ma jeunesse n’est pas morte puisque celle-ci me fait accueil qui est la plus belle de toutes.

Immobile, les yeux larges, il restait là appuyé à la barrière du pré, en rêverie de merveilleuse aventure.

Ce fut un peu avant Pâques que le père Corbier mourut. Un soir, au moment de se coucher, il se sentit malade ; tout de suite il perdit connaissance et le lendemain matin, au chant du coq, il passa.

Madeleine mena les enfants chez les voisins du Gros Châtaignier et Gédéon s’en alla prévenir les parents, les amis, les voisins, tous les dissidents.

Les prieuses arrivèrent dès huit heures. Les premières vinrent des villages les plus proches, le Châtaignier et le Boisfrais. Dans la soirée ce furent celles de la Grand’Combe et de la Foye, puis celles du Coudray qui passèrent la veillée. Le lendemain on en vit entrer beaucoup, celles du bourg, celles de Château-Blanc, celles de tous les villages où il y avait une famille dissidente.

Arrivées à la maison elles se jetaient à genoux,