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CHAPITRE VII


Tant que Maurice avait été à Fougeray, Éveline s’était senti le cœur ferme. On ne l’avait point vue pleurer ni baisser les yeux devant son père. Et, quant à Honoré, elle l’avait tenu à bonne distance, lui parlant comme à un valet et non point comme à un galant.

Dès qu’elle fut seule, son courage s’effondra !

Il eût fallu parler tout de suite ; pour se marier dans un mois, il n’y avait pas de temps à perdre. Elle s’y décidait fermement tous les soirs, à l’heure de son audace d’amour, quand elle se trouvait seule à veiller dans la maison endormie.

Le matin, à son réveil, la chose ne lui paraissait plus tout à fait urgente. Il valait peut-être mieux attendre une lettre de Maurice qu’elle n’aurait qu’à montrer… D’ailleurs, Maurice lui-même allait écrire directement au père pour lui demander sa fille comme il se doit.

— Eh bien, non ! Ce sont raisons de défaillance. C’est être un peu trop craintive ! J’ai promis à Maurice de parler, je parlerai tout à l’heure ! Elle sautait vivement de son lit, s’habillait en hâte et, bien résolue, courait dans la chambre aux hommes, allumer le feu pour le repas du matin.

Et dès que le feu serait allumé, elle se retournerait et dirait… Comment dirait-elle ? Elle avait