Page:Perochon - La Parcelle 32.djvu/85

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
75
LA PARCELLE 32

des Mazureau. Derrière la maison, il crut apercevoir au-dessus du petit mur du jardin, la quichenotte à bavolets flottants qui était la coifl’ure de soleil de celles du pays.

Il allait prendre une venelle pour arriver par le jardin, quand il trouva Mazureau devant lui.

Tout de suite il devina que l’autre était venu l’attendre là et son inquiétude s’éveilla. Pourtant, il s’avança et, avec empressement :

— J’ai plaisir à vous voir, Mazureau. Vous êtes le premier homme de ma connaissance que j’aie rencontré depuis les lignes. Je suis content de voir que vous vous maintenez en santé et que vous ne vieillissez pas.

Mazureau dit simplement, sans bouger :

— Bonjour !

Maurice n’attendait pas de compliments de bienvenue, comme en savent faire certains vieux que l’âge adoucit ; il savait son ancien patron d’abord difficile et d’âme roide. Mais, tout de même, il ne comptait pas sur cet accueil hostile. Toute son allégresse tomba et ce fut bien modestement qu’il demanda :

— Tout le monde va bien chez vous ? J’espère qu’il n’est rien arrivé à Éveline ?

Le vieux ne répondit pas. Maurice fit semblant de ne point le remarquer et continua d’une voix hésitante :

— Je lui ai écrit que j’arriverais aujourd’hui et que je serais chez vous vers deux heures. J’aurai plaisir à la revoir et…

Mazureau lui coupa la parole.

— Quand m’as-tu demandé la permission d’écrire à ma fille ?