Page:Perochon - La Parcelle 32.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
64
LA PARCELLE 32

venait de tomber en héritage à un gars parisien qui écrivait dans les journaux. Mais la succession n’était pas nette de charges et le Parisien avait d’abord pensé renoncer à l’héritage. Puis, réflexion faite, il s’était dit que ces rocailles avaient peut-être quelque valeur et il avait fait donner un coup de sonde.

Maintenant, il était fixé et il héritait joyeusement. La vente aurait lieu par petits lots, au comptant, peu de temps après la récolte, ce qui était le meilleur moment.

Quelques-uns trouvèrent le jeu vilain parmi ceux qui croyaient déjà tenir leur morceau. Le gars journaliste fut bellement saboulé dans leurs discours et, quant à l’expert, il entendit chanter pouilles.

Mazureau ne fut pas un des moins mécontents, mais il n’en laissa rien voir.

Honoré prit mieux la chose. C’est qu’il n’était pas encore marié ! Bien qu’il fût décidé à faire au besoin un sacrifice d’argent, il voulait le faire à bon escient. Et rien ne le pressait.

Rien ne le pressait. Depuis quinze jours qu’il travaillait chez Mazureau, il avait eu souvent l’occasion de rencontrer Éveline tête à tête. Elle ne lui marquait pas d’inimitié, certes ! mais il eût souhaité plus d’abandon.

Pour lui parler, il n’était plus du tout en peine maintenant que les premiers mots étaient dits. Ses compliments étaient tendres et de joli tour ; malheureusement, elle ne lui donnait la réplique qu’en plaisanterie.

Souvent, il tâchait de mener la pensée de la fille vers l’avenir doré de celle qui serait la maîtresse à la Commanderie.