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LA PARCELLE 32

Sicot se secoua rageusement.

— La parenté ! Entre nous, il n’y a pas de parenté !

Mazureau continua avec un rire méprisant :

— Tu n’auras pas mes champs… Qui sait si un jour je n’achèterai pas les tiens, Sicot de la Baillargère ?

Sur cette menace, il s’en alla en levant les épaules pendant que l’autre répétait :

— Feignant ! Feignant !

Sur la route, Honoré le sursitaire rejoignit Mazureau. À nouveau il lui fit compliment de son achat. Le champ était bien situé, d’abord facile, et plusieurs le désiraient.

— II te faisait envie, à toi aussi, observa Mazureau.

— Je ne vous le cache pas ; mais devant vous, je me suis retiré.

— Je t’en remercie. Honoré. Sicot n’a pas fait comme toi et je paye trop cher.

Mazureau ajouta, et sa voix sonna sourdement, avec un accent de reproche :

— J’ai payé plus cher que toi quand tu as acheté, de mon pauvre défunt garçon, ma terre des Jauneries.

— Croyez-vous bien, Mazureau ? C’était cher pour l’époque. Le champ que vous venez d’acheter ferait mieux mon affaire… Il me touche, tandis que les Jauneries, c’est loin dans la plaine.

Mazureau s’arrêta et prit son temps.

— Honoré, fit-il, me les revendrais-tu, les champs des Jauneries ?

L’autre devint rouge, comme un gars dont la ruse est percée à jour. Il répondit tout sec :