cinq cents quand celui-ci, enfin, dit son mot :
— Trois mille cinq cent vingt !
Et la danse recommença. Ils étaient trois en bataille : Mazureau, un sursitaire et un autre que l’on n’entendait pas mais qui faisait des signes au notaire.
À quatre mille, le sursitaire, Honoré de la Commanderie, se retourna sur son banc. Reconnaissant Mazureau, il lui fit un petit salut et se tut.
Mais l’acheteur invisible allait toujours. À cinq mille, après une enchère inusitée de cinquante francs, Mazureau sortit sa tabatière.
— Cinq mille vingt ! dit le notaire.
Mazureau baissa la tête. Son regard tomba sur le visage de Bernard. L’enfant était pâle et ses dents se serraient ; des larmes dansaient en ses yeux. Alors le grand-père jeta d’une voix arrogante :
— Cinq mille cent !
Le champ lui resta.
Quand le dernier lot fut adjugé, Mazureau sortit dans la cour. Étaient là, déjà, Honoré le sursitaire, Sicot, beau-frère de Mazureau, et quelques vieux. Honoré tendit la main et fit son compliment. Mazureau offrit sa tabatière, mais Sicot n’y puisa pas, disant sèchement :
— Le tabac ne me manque point !
Et il regarda Mazureau de façon déplaisante. Un gros homme rouge, ce Sicot, qui n’avait pas l’air trop commode.
Quand les autres se furent éloignes, il se planta devant Mazureau.
— À cette heure, te voilà donc riche, que tu achètes des champs ?