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CHAPITRE VIII


Aux premiers beaux jours, lorsque les pluies printanières firent trêve, Mazureau entreprit de labourer la terre nouvelle des Brûlons.

Bernard y avait emmené l’areau dès le mois de février, mais, à ce moment-là, le grand-père s’était trouvé indisposé et il n’avait pas voulu que ce glorieux travail se fît sans lui. Plusieurs semaines de pluie avaient ensuite rendu la terre inabordable.

Enfin, le premier dimanche d’avril, Mazureau suivit Bernard dans la plaine et ils décidèrent de commencer le travail le lendemain matin.

Une difficulté venait de l’attelage. Ils n’avaient plus de bœufs ; or, leurs vaches, ardentes sous le joug, trop peu ménagères de leurs forces et, de plus, maladroites, se fatigueraient vite à tirer le soc dans cette terre compacte et tissée de racines.

— Il faut pourtant que nous faisions beau travail, disait le grand-père, car notre champ sera regardé. Je vais passer chez Marcireau afin qu’il nous prête sa jument que nous mettrons en flèche ».

Il alla donc prier le voisin. Quand cette question d’attelage fut réglée, Mazureau vérifia la charrue, serra les écrous, mit un soc neuf et bien acéré.

La nuit, il ne dormit guère ; dès le fin jour il se leva et réveilla Bernard.

La voix claire des coqs emplissait le courtil.