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LA PARCELLE 32

Bernard lut les premières lignes qui s’offrirent à son regard.

« Si j’ai marché dans le mensonge et si mon pied s’est hâté pour tromper, que Dieu me pèse dans des balances justes et il reconnaîtra mon intégrité. Si mes pas se sont détournés de la voie, et si mon cœur a suivi mes yeux, et si quelque souillure s’est attachée à mes mains, que je sème et qu’un autre mange et que mes rejetons soient déracinés. »

Bernard s’arrêta au bas de la page et ses mains s’abaissèrent, fatiguées par le poids de la Bible. — Lis encore un peu, mon enfant, dit Mazureau.

« Si ma terre crie contre moi et si mes sillons pleurent avec elle ; si je mange ses fruits sans l’avoir payée, si je fais rendre l’âme à ses maîtres, qu’elle produise de l’épine au lieu de froment, de l’ivraie au lieu d’orge ! C’est ici la fin des paroles de Job. »

Le grand-père se couvrit et reprit sa place sur le banc de table. Les jeunes s’assirent après lui.

Le grand-père coupa le pain et ils mangèrent.

Le mois de janvier fut le temps des accords et des réconciliations.

Honoré, qui venait tous les jours à la Marnière, obtint enfin la promesse d’Éveline et le mariage fut décidé pour l’été suivant. Honoré vit le notaire et tous les arrangements furent pris selon le désir de Mazureau.

Sicot renouvela son bail. Il fit un pas en avant,