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LA PARCELLE 32

— Je n’ai encore vu personne au pays… Je passais sur la route quand je vous ai aperçus et j’ai désiré vous saluer avant tous les autres.

Il montra le bâton de Mazureau.

— J’ai appris, là-bas, votre accident…, croyez bien que j’ai pris part à votre peine !

Mazureau fit tourner son bras à hauteur de ses yeux.

— La grande nouvelle, dit-il, c’est que tout ceci est à moi, maintenant. Je n’ai pas de peine, mon bon gars !

Il dit encore :

— Nous avons à parler : viens dans ma maison ! Puisque nous sommes réunis, nous souperons ensemble en grande amitié.

Ils rentrèrent au village. Mazureau et Bernard allaient en avant ; à quelques pas derrière eux, Honoré parlait à Éveline qui marchait les yeux baissés.

À la maison, Éveline prépara le souper ; de son côté, Bernard dut s’occuper des hôtes. Mazureau et Honoré s’assirent à la table, l’un en face de l’autre et ils établirent leurs projets. Ils parlèrent non point en rivaux, âpres et rusés, mais largement, à cause de la joie qui était en eux.

Mazureau disait :

— Mon désir le plus grand serait qu’il y eût un homme de mon nom à la Marnière après moi.

Et, tout de suite, Honoré répondait, comme bon gendre :

— Ma maison n’est-elle pas assez grande pour me loger, moi, ma femme et mes enfants ?

— J’ai toujours rêvé aussi que mon bien demeu-