s’occupa longuement à la bourrer. Près de lui, Bernard haletait.
Léperon prit les devants et monta d’un coup à dix-huit mille cinq cents. D’autres se mirent en ligne ; à vingt et un mille, la plupart s’arrêtèrent.
Alors la véritable lutte commença. Mazureau n’avait encore rien dit ; il était affaissé, très pâle, amaigri, avec une barbe de quinze jours. Bernard le regardait avec anxiété.
Comme Léperon et Menon bataillaient autour de vingt et un mille huit cents, Mazureau se détacha du mur, se dressa de toute sa hauteur et lança, d’un coup de mâchoire :
— Vingt-deux mille !
Menon lâcha pied, mais Léperon se tourna vers ce nouvel adversaire.
— Vingt-deux mille cent ! dit-il.
— Vingt-deux mille cinq cents ! riposta Mazureau en levant encore sa tête impérieuse.
Léperon tint un moment ; mais ce n’était pas un adversaire acharné ; il ne voulait pas payer trop cher. À vingt-trois mille trois cents, il s’arrêta.
— Vingt-trois mille cinq cents ! dit Mazureau.
Boutin répéta plusieurs fois : vingt-trois mille cinq cents… vingt-trois mille cinq cents !… et ses yeux cherchèrent ceux de Sicot, de Sicot qui avait fait de si belles offres avant la vente.
Sicot ôta sa pipe, se balança d’un pied sur l’autre. Derrière lui, Bernard souffla :
— Essayez donc pour voir !
À la fin, le bonhomme fit entendre une sorte de grognement sourd. Boutin sembla croire qu’il avait parlé.
— Vingt-trois mille six cents ? n’est-ce pas Sicot ?