Page:Perochon - La Parcelle 32.djvu/277

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
267
LA PARCELLE 32

aux étrangers combien leur conduite était contraire aux bons usages ; en même temps, il parlait de l’armistice. Le notaire, qui ne le connaissait pas, se mêla bien de lui répondre ! Cela ramena la gaieté et la jeunesse battit des mains.

Il y avait encore dix lots ; au quatrième, un petit vieux de Saint-Étienne, l’air riche, porteur d’anneaux d’or aux oreilles, fut déconfit par Marcireau. À partir de ce moment, les étrangers ne tinrent plus devant ceux de Fougeray.

Au cinquième lot, les frères Léchelier démarrèrent à grandes enjambées, par enchères de cent francs. Quand il virent qu’ils restaient seuls l’un devant l’autre, ils ralentirent la montée ; il fallut un quart d’heure pour régler l’affaire. Le plus jeune l’emporta par une petite enchère de dix francs ; il payait huit mille francs un pré de soixante ares dont la mise à prix avait été de douze cents.

Tourné vers les gens de Saint-Étienne, Menon déclara glorieusement :

— Mesdames, messieurs ! le peuple de Fougeray ont des aptitudes !… Nous revendiquons la logique…

Le notaire annonçait :

— Sixième lot : parcelle sise au lieu dit les Brûlons, section D, n° 32…, mise à prix : dix-huit mille francs.

Menon tendit le bras.

— Enchère !

Il se fit un court silence. Les regards se portèrent sur Sicot. Il ouvrit la bouche, sa figure s’alluma et puis il avala sa salive quatre ou cinq fois, coup sur coup ; il sembla se raccourcir, se tasser. Pour se donner bonne contenance il sortit sa pipe,