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LA PARCELLE 32

ment, selon son habitude de gros homme vantard. Il était seul et il se glissa tout de suite dans la salle.

À la dernière minute, il n’avait pu y tenir ; il avait échappé à ses femmes et il arrivait, le cœur battant, décidé à jouer son jeu — si, du moins, le risque n’apparaissait pas trop grand…

Mais il n’avait pas fait quatre pas dans la salle qu’il se sentit tiré par le bras avec autorité : ombrageux, il sursauta. Reconnaissant Bernard, son trouble fut visible.

— Que venez-vous faire ici, mon oncle ? Je m’en vais vous faire voir, moi !

Sicot riposta mollement :

— Méchant drôle, veux-tu que je t’envoie ma main sur les oreilles ?

Bernard se dressa devant lui et parla entre les dents, à voix basse et dure :

— Allez donc chercher votre fourche, si vous voulez !… Moi, de mon côté, j’irai chez nous… il y a un fusil : il pétera !… Mais ce n’est pas tout ça ! Si vous mettez sur nous, vous savez ce que j’ai promis ! Ouvrez seulement la bouche et je crie à l’assassin…, ici, devant tout le monde !

À ce moment, le notaire fit annoncer le premier lot. Sicot gagna le milieu de la salle et Bernard le suivit, disant :

— Je reste à côté de vous pour vous soutenir.

Le premier lot fut adjugé à un gars de Saint-Étienne. Il en fut de même du second. Le troisième, après une vive lutte, resta à Boutin agissant pour une veuve de Quérelles.

Ceux de Fougeray étaient dans la consternation. Menon prit la parole. Il s’efforça de remontrer