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LA PARCELLE 32

réservé, non à côté de sa défunte, mais dans la rangée des anciens, grands lutteurs.

À la même heure, Sicot, abandonnant la route de Quérelles, prenait la direction des Brûlons. Il venait jeter un coup d’œil aux terres qu’il se proposait d’acheter.

Les mains au dos, il suivit la lisière du champ de luzerne, examinant le bornage comme un nouveau propriétaire qui vient prendre possession de son bien.

Songeant à l’immanquable défaite de Mazureau, il se mit à tirer plus fort sur sa pipe.

Il traversa la jachère et arriva au mur du cimetière. L’idée lui vint de regarder par-dessus ; comme il était de courte taille, il dut mettre le pied sur une pierre qui dépassait.

Le bruit qu’il fit tira Mazureau de son triste songe. Ils se regardèrent et leur premier geste fut de surprise. Mais Mazureau, tout de suite, ne prit pas son air mignon pour dire :

— Que fais-tu ici ? Depuis quand t’ai-je donné droit de passage sur mes terres ?

L’autre se dressa un peu plus au-dessus du mur, ôta sa pipe et cracha loin devant lui.

— Crois-tu par hasard que je veux salir mes sabots dans ton fumier, grand innocent ? J’ai passé sur un terrain qui n’est pas à toi, qui ne sera jamais à toi…, qui sera mien, au contraire, avant longtemps !

— Sicot, reprit Mazureau, descends, que je ne te voie plus ! Je n’aime pas que les chiens grimpent sur mon mur pour aboyer après moi.

— Ton mur ! Ne chante pas si haut, mon ami… Tu ne connais pas la loi ! Quand j’achèterai le terrain que je viens de traverser, j’aurai ton mur