on irait à la ville, on irait au diable, mais on en trouverait !
Mazureau, là-dessus fit nettement rébellion.
— Tu es un peu jeune pour me tracer mon chemin ! Et moi je suis trop vieux pour me déshonorer !
Ils se querellèrent tout un jour. Quand Bernard parla de s’en aller retrouver sa mère à Nantes, le grand-père dit :
— Va-t’en donc, si tu veux ! Abandonne-moi comme a fait ton père ! Je n’en ai plus pour longtemps à être seul.
Bernard ne s’en alla point, mais le lendemain il dit au grand-père :
— Vendez au moins les bovillons…, puisque nos bêtes ne sont plus consignées, maintenant !
Mazureau fit cette folie. Il vendit, à moitié prix, ses bêtes à peine guéries, au risque de ne plus pouvoir faire ses labours d’automne.
Les bovillons partis, il ne restait plus rien à la Marnière dont on pût faire argent. Pourtant, en recevant le prix de ses bêtes, Mazureau se sentit ranimé ; l’ardeur de la lutte réchauffa encore un peu.
Bernard cherchait toujours. Il écrivit à sa mère une lettre menaçante. La mère envoya cinquante francs.
Pourquoi n’écrivait-on pas à celui de la Commanderie ? Il essaya d’en parler à son grand-père, mais, au premier mot qu’il risqua, Mazureau lui imposa silence.
Il se tut, bien décidé à agir seul. Au nom de son grand-père, il écrivit donc à Honoré. Il lui rappelait que la vente de la ferme avait lieu le 17 no-